"Bonjour Miss Marie!"
Ca y est, cela fait déjà une semaine que j’ai atterris sur le sol Philippin, et j’ai enfin officiellement commencé ma mission d’enseignante de français ! Mais d’abord, parlons de ce week-end. J’ai passé énormément de temps avec les Vicunians (les filles du foyer Laura Vicuna, là où je vis). Moi qui rêvais d’avoir une petite sœur, j’en ai hérité de douze d’un coup ! Les filles sont vraiment incroyables, toujours souriantes, toujours en train de rire, de chanter, de jouer. Elles ont été très accueillantes avec moi, m’appelant maintenant Ate Marie (grande sœur). Sister Candy (une des sœurs du foyer) m’a demandé plusieurs fois de veiller sur elle pendant le week-end, ce qui fait que j’ai passé tout mon temps au milieu d’elles, et c’était juste génialissime. Elles essaient de m’apprendre le Tagalog (la langue des Philippines), et m’ont même appris des chansons. Tricia, la plus jeune (9 ans) a bien veillé à ce que j’égraine mon chapelet correctement pendant la prière du rosaire (qu’elles font tous les soirs) et elle me tournait les pages du livre, afin que je puisse suivre avec elles la prière en anglais. J’ai même pu partager le repas du soir avec elles, car les sœurs mangent plus tard et elles avaient peur que je sois affamée. Je ne comprends pas toujours ce que les filles disent pendant le repas, car elles parlent en Tagalog entre elles, mais Angel et Scarlett, deux des plus grandes, s’occupent de me faire la traduction de temps en temps. A cause de la météo (j’ai eu mon baptême du typhon !) nous avons surtout regardé des films ce week-end (prolongé jusqu’au lundi à cause de la météo), mais elles ont quand même fait un peu d’exercice lundi, en dansant devant la télé (espérons que les photos chargent) ! Sister Candy m’a également emmené au supermarché Dimanche, ce qui était assez folklorique ! En effet, à l’allée, nous avons pris le jeepney, soit des anciennes jeeps abandonnées par les américains, qui ont été reconverties en minibus. Et au retour, nous avons pris un trycicle, soit une mobylette avec un sidecar. J’étais assise dans le sidecar avec toutes les courses et le plat du midi tout autour de moi ! Un des temps forts du week-end a également été l’accueil des reliques de trois jeunes béatifiés, dont Laura Vicuna (je vous mettrai les photos dès qu’elles seront prises !).
Ce week-end, j’ai également pu voir (et prendre part) les différentes choses que les sœurs fabriquent pour gagner de l’argent. Au centre Laura Vicuna, Ate Verna (qui vit avec les filles du foyer, fait la cuisine, etc.) fabrique des Pastilas, des pastilles fait avec une espèce de lait concentré sous formes de pâte, avec laquelle on forme des boules que l’on roule ensuite dans du sucre avant d’emballer dans de jolis petit papiers. J’ai donc passé une après-midi avec elle, Rachel (qui vient s’occuper du linge un jour sur deux) et Rose Bee (une des filles du foyer qui ne va pas encore à l’école, car elle ne parle pas encore bien l’anglais) à faire des pastilas ! Je n’ai pas de photos pour l’instant, mais la prochaine fois, promis j’en ferai ! C’était vraiment très sympa, et cela m’a permis de faire connaissance avec ces trois personnes merveilleuse (et ainsi d’apprendre qu’Ate Verna n’était autre que la femme d’Harrison Ford…). Et le soir même, après avoir dîné avec la communauté qui réside dans l’école, Sister Yoli (l’une des plus âgées) m’a montrée son laboratoire, où elle venait mettre en pot sa petite concoction. En effet, elle fabrique elle-même un dérivé du fameux baume du tigre, ou du Vicks, avec plus de composants, et qui est, comme elle le dit elle-même, « plus efficace et moins odorant ! The Holy Spirit in a jar! » Elles s’en servent pour tout (asthme, maux de tête, et même les maux d’estomacs), et sont même connues dans plusieurs pays du monde pour ça ! Elles ont des amis américains qui leur en achète, en Australie aussi, et je crois même en Autriche. Pour dire, les salésiens s’exportent très bien !
Enfin, parlons maintenant de ma première expérience en tant que professeur. C’était assez impressionnant car ils étaient incroyablement impatients de commencer les cours de français ! Il faut dire que Sister Mabel leur avait dit depuis le mois de juin que j’allais arriver, alors forcément… J’ai commencé avec quatre classes d’affilée, ce qui n’était pas de tout repos ! Ils étaient tellement excités que c’était dur de les calmer, mais au final je m’en suis quand même pas mal sortie, puisque maintenant, quand je les croise dans la cour ou dans les couloirs, j’ai le droit à des « BONJOUR ! » qui fusent de toute part ! Ce qui est aussi fou, c’est que les classes que j’ai couvrent une immense trance d’âge. Rien qu’hier, mes deux premières classes avaient entre 9 et 12 ans, et les deux suivantes entre 15 et 17 ! Pour l’instant, je peux me contenter du même programme pour les deux, mais une fois que nous aurons avancé un peu plus, il faudra que je m’adapte à chacune des classes, soit 15 au total (ce qui me fait environ 510 noms à retenir…). Heureusement, mes heures sont plutôt bien réparties sur la semaine, ce qui me laisse en général presqu’une demi-journée de libre pour préparer mes cours, ou me reposer un peu. Ce qui est agréable ici, en dehors du mix entre la culture philippino et américaine (qui peut s’avérer très drôle), c’est qu’ils sont restés sur le mode de vie espagnole, comme dit Sister Aleth. Les sœurs sont donc très cool, et dès que je n’ai rien à faire, elles m’envoient me reposer systématiquement. Elles veillent bien à ce que je fasse la sieste quand je le peux ! Elles sont vraiment toutes attentives à mes besoins, me proposant toujours un truc à manger, ou me demandant comment ça va, comment je m’adapte. Je leur réponds toujours que je n’ai aucun problème d’adaptation à la nourriture (qui est délicieuse, si on aime le riz bien sûr, qui est servi trois à quatre fois par jour), mais que je ne suis toujours pas habituée au climat. Par exemple, ce week-end, les filles étaient morte de froid, alors qu’il faisait aux alentours de 23°C, elles ne comprenaient pas comment je faisais pour avoir chaud ! Il a suffi que je leur dise que la neige tombait chez moi en hiver pour qu’elles comprennent. Elles m’ont posé plein de questions sur le climat en France, et était en admiration quand elles ont su qu’il y avait quatre saison chez nous si différentes les unes des autres ! Ici, il n’y en a que deux, « rainy days and sunny days » comme me l’a expliqué l’une des filles. Sur ce, il va falloir que j’aille prendre mon repas avant de rejoindre mes deux dernières classes de la journée.
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Pendant que certaines danses, d'autres écrivent, ou se contente de regarder.
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